Dans un documentaire disponible sur Netflix depuis le jeudi 2 mai, l’homme de Néandertal se dévoile comme jamais… Et la femme de Néandertal est d’ailleurs particulièrement mise à l’honneur.
Les Néandertaliens sont nos plus proches ancêtres éteints : ils ont vécu en Eurasie jusqu’à il y a environ 30 000 ans. Pour nous, c’est beaucoup, mais à l’échelle de la Terre, ce n’est vraiment pas grand-chose. Sa découverte par l’Homme moderne remonte à 1856 et depuis lors, ce que l’on sait de l’Homme de Néandertal s’est considérablement étoffé. On sait notamment qu’il était plus robuste et plus trapu que l’Homo sapiens, et qu’il était particulièrement adapté pour vivre dans les régions les plus froides. Pendant très longtemps, l’Homme de Néandertal a été considéré comme particulièrement primitif, mais de nombreuses études ont démontré qu’il l’était bien moins que l’on pouvait le croire par le passé.
Le documentaire « Secrets de Néandertal », qui a débarqué sur Netflix le 2 mai dernier, se présente comme une porte d’entrée formidable vers la découverte de l’Homme de Néandertal. Mais même ceux qui sont familiers avec ce lointain cousin de l’Homme moderne pourraient y apprendre quelque chose.
Faites la connaissance de Shanidar
L’un des sujets fil rouge de ce passionnant documentaire n’est autre que la découverte d’un crâne dans le Kurdistan irakien, en 2018. Les archéologues de l’université de Cambridge à l’origine de cette découverte décident de nommer ce crâne néandertalien Shanidar Z, comme le nom de la grotte dans laquelle il a été trouvé. La grotte en question avait été fermée durant 50 ans en raison des tensions dans le pays : cela avait empêché les archéologues de continuer leurs recherches, qui avaient déjà mené à la découverte de nombreux squelettes de néandertaliens.
Les analyses menées sur le crâne sont documentées dans le reportage, et il s’avère que le crâne en question appartient à une femme, et non à un homme. Cette dernière était âgée d’une quarantaine d’années au moment de sa mort. Il aura fallu de longs mois pour reconstituer le crâne, qui avait vraisemblablement été écrasé par une pierre peu de temps après la mort de sa propriétaire. Plus de 200 morceaux de crâne ont, ainsi, dû être réassemblés dans un laboratoire de Cambridge, ce qui a transformé l’exercice en un minutieux « puzzle en 3D ».
Une reconstitution inédite
Pour les besoins du documentaire de Netflix, une reconstitution grandeur nature de la tête de Shanidar Z a été réalisée. Pour cela, le crâne a tout d’abord été scanné en 3D, puis une reconstruction numérique a été réalisée. Il a ensuite été imprimé à l’aide d’une imprimante 3D avant que les paléoartistes Adrie et Alfons Kennis s’attellent à donner à Shanidar Z des muscles et de la peau pour recréer son visage.
Le résultat est franchement époustouflant, et il permet de constater que la tête des Néandertaliens était bien différente de celle de l’Homme moderne. « Les crânes de Néandertal ont d’énormes crêtes frontales et manquent de menton, avec une face médiane projetée qui se traduit par des nez plus proéminents. Mais le visage recréé suggère que ces différences n’étaient pas si brutales dans la vie. Il est peut-être plus facile de voir comment les métissages se sont produits entre nos espèces », explique Emma Pomeroy, paléoanthropologue au département d’archéologie de Cambridge, présente dans le documentaire.
Pour en apprendre plus sur ce lointain ancêtre, l’idéal reste encore de se plonger dans le documentaire « Secrets de Néandertal » sur Netflix.