Dans la longue lignée des histoires de Batman, il y en a une qui ressort particulièrement du lot pour son ton aussi grave qu'absurde. Brisé et à bout, Bruce Wayne erre sans but dans les rues de Gotham avant d'être sauvé par quelqu'un d'inattendu : Zur-En-Arrh.
En plus de quatre-vingts ans d'existence, Batman a connu de nombreuses péripéties qui vont dans tous les sens. Cependant, dans toute son histoire, il y a un auteur qui s'est démarqué des autres par son utilisation intelligente de l'héritage du super-héros, ainsi que pour le mettre dans des situations. Cet homme, c'est Grant Morrisson, et durant son passage dans Batman, il en a fait voir de toutes les couleurs au Chevalier Noir, surtout dans une saga en particulier.
Batman R.I.P., un super-héros plus brisé que jamais
Durant les sept années au cours desquelles a travaillé Grant Morrison, il existe plein d'histoires de qualité. Si tout le monde pense évidemment à Batman Incorporated et sa conclusion tragique, ce n'est pas de ça dont on veut vous parler aujourd'hui. Comme son nom l'indique, Batman R.I.P. met en scène la mort de Batman... mais pas de façon littérale. Alors que sa relation avec la mystérieuse Jezebel Jet s'intensifie, Bruce Wayne semble perdre le contrôle de sa vie bien troublée à tel point qu'il finit par tout abandonner. Visiblement atteint d'une maladie mentale, il abandonne son identité de Batman et erre sans but dans les rues de Gotham City. Pendant ce temps-là, le Gant Noir et l'armée du Dr Hurt s'apprêtent à conquérir Gotham City, les alliés du Chevalier Noir vont devoir combattre cette menace et tenter de sauver leur mentor.
Dans ce contexte chaotique, Bruce Wayne erre brisé dans les rues de Gotham City. Mais puisque Batman pense à absolument tout, c'est à ce moment-là qu'entre en jeu le personnage de Zur-En-Arrh. En réalité, il s'agit d'une "personnalité de secours" créée par Bruce Wayne au cas où il serait mentalement compromis. Cependant, ce dernier est bien différent de Batman car il est bien plus violent et déséquilibré que lui, comme en témoigne son drôle de costume bariolé composé de chiffons rouges, jaunes et violets. En réalité, tout cela ne sort pas de nulle part et montre la profonde connaissance de Grant Morrisson de l'univers Batman.
Dans le numéro 113 de Batman paru en 1958, les lecteurs ont fait la découverte d'un scientifique bénévole du nom de Ttlano. Après avoir observé les moindres faits et gestes de Batman sur Terre à l'aide d'un puissant télescope, ce dernier décide de jouer le même rôle sur sa planète d'origine appelée... Zur-En-Arrh. Mais lorsque son monde est attaqué par des robots venus d'un autre monde, le scientifique téléporte le Batman d'origine dans sa dimension pour l'aider à combattre et à ce moment-là que les personnages se rencontrent. Une référence obscure que Grant Morrisson a remis au goût du jour dans son run que vous pouvez lire en intégralité aux éditions Urban Comics.