Comme attendu, Xiaomi a frappé fort sur le secteur entrée de gamme en ce début d’année avec sa nouvelle gamme Redmi Note 13. Au total, cinq smartphones sous la barre des 500 euros pour satisfaire les budgets les plus réduits. Une politique agressive pour ratisser le plus large possible.

Bien que moins en vue, Poco n’est pas en reste. Courant janvier, le constructeur a officialisé trois nouveaux produits. Un smartphone très abordable, le X6 5G (à partir 229 euros), un modèle plus orienté vers un usage multimédia, le X6 Pro 5G (à partir de 289 euros) et notre modèle du jour, le X6 Pro 5G, censé faire de l’oeil aux gamers de tout bord.

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Décliné en trois coloris (noir, gris et jaune), le Poco X6 Pro se décline en deux versions. La première affiche un prix de 349 euros (8/256 Go) et la seconde, notre modèle de test, se facture 419 euros (12/5212 Go). Des tarifs qui le positionne en face des excellents Motorola Edge 40 Neo, Honor Magic 6 Lite et des… Xiaomi Redmi 13 Pro et 13 Pro+.

Une concurrence rude qui ne semble pas faire peur pour autant à Poco. Attention tout de même à ne pas trop déshabiller Paul pour habiller Jacques. Autrement dit, ne pas tout miser sur un seul aspect, le gaming, tout en délaissant le reste. Est-ce le cas ou est-ce que Poco a su trouver un bon équilibre pour son X6 Pro ? Voici notre verdict complet.

Poco X6 Pro 5G : la fiche technique

Design, une esthétique moderne qui sort du lot

On ne ne le répétera jamais assez, les smartphones entrée de gamme ont la fâcheuse tendance à tous se ressembler. Bien évidemment, il est difficile de sortir du lot sur cette gamme de prix, mais tout de même. Parfois, un peu de fantaisie ne fait pas de mal.

Par conséquent, c’est tout à l’honneur de Poco de pérenniser ses modèles tout de jaune vêtus, la couleur emblématique de la marque. Cette version du X6 Pro a en plus la bonne idée de troquer son dos en plastique contre un revêtement en cuir végan granuleux. En plus d’être agréable au toucher, cette matière ne retient pas les traces de doigts et facilite la prise en main. Pour les deux autres coloris disponibles ( noir et gris), que nous n’avons pas testésx, le dos reste en plastique.

Au niveau des mensurations, le X6 Pro ne change pas fondamentalement par rapport à son prédécesseur. Il est même un poil plus épais et plus lourd. Cela dit, ses proportions restent contenues (160 x 74 x 8,3 mm, pour 186 g). Léger et maniable, ce smartphone s'utilise sans problème à une main.

Au dos, le bloc photo rectangulaire se pare d’une petite nouveauté esthétique, une finition qui fait penser à un effet marbré. C’est plutôt une bonne idée, tout comme ce bouton d’allumage de couleur jaune.

Ces petits détails confèrent un indéniable charme au Poco X6 Pro. D’autant que malgré son cadre en plastique, le smartphone ne fait absolument pas cheap.

Écran, une dalle AMLOED immersive à souhait

Le modèle de 2023, le X5 Pro, proposait une expérience graphique aboutie. Cette année Poco n’a donc pas chamboulé sa recette, mais l’a perfectionné par petites touches. En commençant par la définition de l’écran. Avec sa dalle AMOLED de 6,67 pouces, le Poco X6 Pro propose une définition de 2712 x 1220 pixels, contre 2400 x 1080 pixels sur l’an dernier.

Cette définition d’environ « 1,5K » propose une belle finesse d’affichage (480 ppp) et une immersion aux petits oignons. En effet, l’écran occupe plus de 90% de la face avant et les bordures sont plutôt fines. Le X6 Pro se paye même le luxe de ne pas avoir de menton sur la tranche basse comme de nombreux smartphones entrée de gamme.

Par défaut, la calibration est plutôt bonne. Le mode « Couleur originale PRO » n’affiche aucune dérive chromatique et les couleurs sont plutôt neutres. Pour ceux qui préfèrent plus de chaleur, aucun problème, le smartphone dispose de réglages poussés en la matière pour que chacun puisse y trouver son compte.

De son côté, la luminosité est appréciable, même en extérieur, tandis que le taux de rafraîchissement est le même que l’an dernier. Il peut se fixer à 120 Hz, à 60 Hz ou bien varier entre ces deux valeurs en fonction de notre utilisation.

Performance, une puissance impressionnante

Alors que le X5 Pro embarquait un SoC de Qualcomm, le Snapdragon 778G, son successeur se tourne vers la concurrence. Dans les entrailles du X6 Pro, on retrouve cette année une puce MediaTek, l’intrigante Dimensity 8300 Ultra. Intrigante, car on la connaît très peu.

Annoncée fin 2023, cette puce n’a pour le moment jamais équipé un smartphone officialisé en France. Elle se retrouve d’ailleurs pour le moment sur un seul autre mobile, le Xiaomi Redmi K70E, un produit exclusif au marché chinois.

Sur le papier, cette Dimensity 8300 Ultra a fière allure. Gravée en 4 nm, elle se compose de de quatre cœurs de performance (ARM Cortex-A715), trois cadencés 3,2 GHz et un à 3,35 GHz et de quatre cœurs d’efficacité à 2,2 GHz. Pour la partie graphique, elle s’appuie également sur de l’inédit, un GPU Mali-G615 MC6.

Après avoir lancé notre batterie de benchmark, nous avons été époustouflés. Le Poco X6 Pro ne se contente pas d’être aussi puissant que le Snapdragon 8+ Gen 1, soit une des SoC stars de 2022, il vient même talonner la Snapdragon 8 Gen 2. Autrement dit, une puce qui était présente dans de nombreux smartphones haut de gamme l’an dernier.

Très à l’aise sur la partie graphique, notamment en 3D, le Poco X6 Pro bat logiquement à plat de couture tous ses concurrents directs sous la barre des 500 euros et fait jeu égal avec quelques modèles plus onéreux.

Que ce soit pour lancer des applications lourdes ou des jeux gourmands, le smartphone ne bronche pas d’un iota. Il reste stable, chauffe peu et fait tourner les blockbusters de Google Play en 60 FPS et avec des graphismes souvent au maximum. Pour ce prix, c’est tout bonnement impressionnant.

Logiciel, blotwares un jour, bloatwares toujours ?

Tournant sous Android 14, le Poco X6 Pro est un des premiers smartphones à inaugurer en France la nouvelle surcouche logicielle de Xiaomi, HyperOS. Ambitieuse, cette surcouche est plus légère que la concurrence (8,75 Go) et apporte quelques petits changements graphiques. C’est notamment le cas du Centre de Contrôles dont l’ergonomie a été revue.

Bien que généreux en possibilité de personnalisation, ce nouvel OS fait parfois un peu brouillon. Un reproche que l’on adressait déjà à la surcouche MIUI. Ce n’est qu’un début, HyperOS vient de lancer, ne soyons pas trop dur avec.

Par contre, là où nous allons l’être, c’est sur la présence des applications pré-installées. Entre les applis inutiles et celles bourrées de publicités, une bonne vingtaine en tout, c’est agaçant au possible. Pour plus de confort, et de mémoire de stockage, veillez à bien les désinstaller dès le démarrage. La seule qui trouve grâce à nos yeux est l’appli gaming Game Turbo. Utiles et bien pensées, elles offrent quelques options sympathiques pour personnaliser son expérience de jeu.

Enfin, sachez que le X6 Pro supportera trois mises à jour majeures d’Android et quatre ans de mises à jour de sécurité. Pour de l’entrée de gamme, c’est une proposition plus qu’honnête.

Photo, un manque flagrant de polyvalence

Déjà l’an dernier, le X5 Pro nous avait laissés sur notre faim avec une copie correcte, mais sans plus. Au vu de la fiche technique de cette année, nous avons tout d’abord cru au pire. La voici :

• Un objectif principal de 64 Mpx, ouvrant à F/1.7 ;
• un objectif ultra grand-angle de 8 Mpx ouvrant à F/2.2;
• un capteur avant de 16 Mpx ouvrant à F/2.4 ;
• et un anecdotique capteur macro de 2 Mpx ouvrant à F.2.4.

Notre plus grosse crainte concernait le capteur principal qui passe de 108 Mpx à 64 Mpx. Est-ce grave docteur ? Pas nécessairement, le nombre de pixels ne garantit mécaniquement pas une belle photo sur mobile.

D’autant qu’en regardant de plus près, nous nous sommes aperçus que le X6 Pro avait cette année une ouverture plus grande sur son capteur grand-angle et un nouveau stabilisateur optique d’image.

Dans les faits, le capteur principal s’est donc plutôt bien débrouillé malgré sa cure de minceur de pixels. En journée, le piqué est plutôt bon et la colorimétrie reste chaleureuse sans trop souvent tomber dans la saturation. Parfois, c’est le cas, mais cela donne plus de vie aux paysages.

Néanmoins, tout n’est pas parfait. La gestion de l’exposition est trop moyenne en pleine lumière et la balance des blancs erratique. Par temps gris, le ciel devient parfois presque transparent, malgré nos efforts de mise au point.

Comme l’an dernier, l’ultra grand angle est décevant. Le lissage est trop présent et la colorimétrie manque clairement de naturel. D’autant, qu’il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois pour avoir un rendu acceptable. À utiliser de temps en temps en faisant preuve de patience. Idem pour le zoom numérique. Au-delà du x2, utile pour mieux cadrer une scène en ville, les photos sont peu exploitables. À la limite, du x5, mais vraiment pour dépanner.

Sans être fantastique, les portraits sont acceptables lorsque le smartphone n’insiste pas trop sur l’effet bokeh. En matière de selfie, le X6 Pro se situe dans une bonne moyenne. Le rendu est bon, mais parfois encore trop surexposé.

De nuit, le Poco X6 Pro redresse un peu la barre. En ville, le rendu est souvent propre et la colorimétrie est pétillante. Les clichés n’échappent pas pour autant au bruit numérique sur les bords. Utile pour éclairer une scène sombre, le mode « Nuit » propose un rendu très retouché, à la limite du superficiel. N’en voulons pas au Poco X6 Pro, c’est le cas de nombreux mode « Nuit » de smartphones entrée et milieu de gamme.

Autonomie, les gamers n’ont pas à craindre l’écran noir

Une telle puissance de feu aurait pu présager le pire en matière d’autonomie. Et bien ce n’est pas le cas. D’abord, car le Poco X6 Pro embarque une généreuse batterie de 5000 mAh. Ensuite, car la puce Dimensity 8300 Ultra sait parfaitement gérer sa monture.

En utilisation intensive, le smartphone tient la journée aisément. Au moment de dormir, malgré nos 7 heures d’écran, dont 1 heure de gaming, le X6 Pro affichait encore fièrement 15% de batterie. Lors de journées plus sages, nous pouvions l’écarter d’une prise pendant une bonne journée et demie, voire un peu plus. C’est un très bon résultat.

En matière de charge, sans atteindre les vitesses mirobolantes de Xiaomi, Poco se débrouille plutôt bien. Avec son chargeur de 67 W, le X6 Pro a toujours mis moins de 50 minutes pour se charger complètement.

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Conclusion